La pilule miracle

« Ecrire me donne la sensation d’être fort, je peux m’exprimer sans limites, une retenue possible parfois devant les autres. Mes pensées les plus profondes, celles venant de je ne sais où s’affolent au rythme des touches, je remets à jour mes pensées, je retrouve une certaine sérénité afin de ne pas vivre dans la confusion .Toutes les névroses, les paranoïas, les tics de la vie s’envolent, se dévoilent sont retranscrits sur papier pour les laisser.

On se sent soulagé, une pilule miracle qui existe depuis la nuit des temps car ce que l’homme a pu faire de mieux c’est de purger son âme, d’enlever les maux par les mots ».

L’homme n’a pas perdu espoir de trouver la pilule contre les maux, une fontaine de jouvence contre le vide qui hante de plus en plus de gens. Ils sont passés où tous ces jardins magnifique, ces rêves cultivés qui vous poussent à aller de l’avant. Les corps sont coulés dans du béton, les esprits emmurés dans un cauchemar qui assombrit toutes nos pensées. Les plantes illicites sont cultivées pour mieux planer dans une vie imaginaire, une drogue, un peu d’alcool ,toujours plus d’alcool pour combler le vide et chasser l’angoisse de ne pouvoir avancer, d’avoir tout et de ne pas posséder l’essentiel « la joie de vivre ». Les légumes dans les rues sont devenus de plus en plus jeunes se rapprochant d’avantage du « Shit » que du singe. Ce vent de panique souffle dans tous les cœurs, on cherche l’amour, on cherche des amis, on cherche des ennemis parce que l’on ne se supporte plus. Ils sont de plus en plus nombreux ceux qui ne veulent plus se passer la corde au coup par amour ou osent le faire par peine de cœur. Les amoureux très jeunes se consument, se consomment, brulent la vie, la flamme de la découverte s’éteint et on avance dans l’incertitude. Les gens cherchent en l’autre une solution qu’ils n’arrivent plus à trouver, une incompréhension mutuelle qui crée des cocktails variés en se faisant des tournantes autour d’une table avec un mégot qui vous rend fort l’espace d’une seconde ou d’une bouteille qui vous permet de franchir tous les obstacles, même la mort. Un suicide collectif à petit feu sans s’apprécier, sans se supporter, vite blasés de tout.

Les plus courageux n’hésiteront pas à se faire hospitaliser et à porter diverses étiquettes comme « dépressif » « alcoolique » « toxicomane » « troubles anxieux » etc.… contre un médicament, l’alcool ou les drogues illégales. Les médicaments sont efficaces c’est certain mais inutiles sans suivi, sans aide, sans épaules sur qui compter. Le médecin est devenu le marchand de sable pour espérer dormir et songer à un avenir meilleur.

On ne choisit jamais son métier par hasard pourquoi l’ai-je choisi ? Peut être pour mieux le décrire.

C’est en franchissant après le lycée, les portes d’une maison de retraite puis d’un hôpital pour devenir aide soignant que j’ai rencontré ce qu’est quelqu’un qui perd beaucoup même son propre corps . Il n’y a rien d’irréel, je n’expose pas des histoires comme des trophées mais simplement j’essaye de rendre hommage à ceux qui sont encore et ceux qui ne sont plus car face à la maladie il n’y a ni faiblesse, ni honte mais du courage. Une prise de conscience sur ce qu’est la vie. Alors nous devons combattre, préserver et améliorer notre système de santé pas seulement pour nous, nos familles mais pour ceux au fond d’un lit.

Ce n’est pas une analyse, ni un compte de fée mais des lignes, des mots qui m’ont permis d’exorciser ce que je voyais.

japonmusashi@hotmail.fr

Partager cet article