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AMOUR DE DEUX FRERES
Une famille unie, déséquilibré par la mort de leur mère qu’ils ont vu, ressentant un profond abandon au fond d’eux. Une épée s’abat leur faisant prendre conscience de la dure réalité de la vie si précieuse, si éphémère, ne tenant qu’à un fil. C’est un fil qui craque et que l’on doit rafistoler pour vivre.
Cette femme avait deux fils et le cancer. Ce maudit crabe la rongeait, la rendait semi comateuse, l’infirmière m’avait prévenu qu’elle injectait un tranquillisant « ça va l’aider à partir » m’avait elle dit.
Le père semblait perdu et à la fois tétanisé par l’avenir. Les fils l’un âgé de 18 ans et l’autre de 25 ans restaient dans la chambre à attendre le dernier souffle de leur maman.
Elle les quitta et l’ainé garda un moment sa main dans la sienne.
Le plus jeune sortit, s’isola dans le couloir pleurant toutes les larmes de son corps. Le père rejoignit l’infirmière afin de régler les détails, les yeux dans le vide.
Je n’oublierais sans doute pas l’aîné ne suivant pas son père et allant rejoindre son petit frère assis loin de tous, comme pour lui dire je suis là.
Il lui prit le bras, le leva et ils s étreignirent tous les deux avec force, laissant apparaître sans gène leur douleur, deux frères pleurant le décès de leur mère. Le grand avait cette attitude protectrice pour mieux soulager le fardeau de son petit frère. Il rapprochait sa tête sur son épaule et ses bras autour de son cou tel un bouclier, une barrière infranchissable de douceur.
Mais c’est l’image de deux visages plissés par la douleur, les joues dégoulinantes de cette tristesse qui nous renvoie à nous même. Ça peut arriver à n importe qui, on compare et l’on se rend compte que la vie d’autrefois se termine un matin comme la luciole qui brille dans la nuit et ne se réveillera plus.
Quelque uns l’ont vu briller, les plus proches puis la vie continue mais nous ne sommes déjà plus les mêmes.