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blouses-rouges
18 juin 2009

japonmusashi@hotmail.fr

FORMATION D’ESCLAVE

L’école vous enferme dans un cocon tout est parfait, on  s’entraine à être parfait mais la réalité est tout autre.

J’ai débuté mon premier stage  difficile en cancérologie. La formatrice m’avait écouté avec attention car ce stage avait été très éprouvant. Beaucoup de personnes arrêtent, se désistent en début d’année.

On nous avait prévenu : « vous verrez à la fin vous ne serez plus les même ». Ils avaient raison on change, on murit plus vite. Des plaintes, il y en a toujours pourtant, on croit faire  une formation sans encombre mais c’est faux.

Un  élève  est assis entre deux chaises, je dirais par terre, d’un coté promu à devenir un diplômé et de l’autre quelqu’un qui doit faire ses preuves. Trois mots caractérisent les élèves « chien » « bouche trou » ou « fantôme » réduit à un échelon inférieur ou l’équivalent du diplômé quand ça arrange le service.

Les services  profitent de cette situation  car l’élève ne peut rien dire, il faut qu’il obtienne  de bon résultats.

Les formateurs nous écoutent mais n’ont aucun pouvoir, ils ne changent rien. Ils ont besoins de stages afin d’y envoyer leurs élèves même si ça se passe mal. Ils vous écoutent comme des « psy » et vous remontent le moral en dédramatisant la situation avec quelques conseils pour mieux communiquer.

L’année où j’ai fait ma formation les élèves firent grève avec pour revendication le  manque de formateurs. L’école  avait proposé des cours facultatifs. Je me sentais peu concerné par cette manifestation. Toutes les techniques apprises pendant les cours n’étaient pas appliquées dans les établissements alors à quoi ça sert d’être formé avec rigueur et précision.

Je n’avais pas défilé car certains étaient plus des agitateurs qui n’hésitent pas à venir en cours saouls en mettant toute leurs bouteilles et autres déchets dans votre voiture pour s’amuser. Une poignée seulement savait la cause qu’ils défendaient et avec eux on pouvait discuter.

Bizarrement le mouvement se dissipa quand il fallu imposer les revendications devant le directeur en réunion. La plupart des personnes ne vont pas jusqu’au bout. Ce sont des chiens qui aboient. Il y avait deux pauvres courageuses âmes qui intervinrent se faisant rabrouer par le charisme du directeur qui ne mâcha pas ses mots.

Il est évident que le directeur de l’hôpital doit agir et assumer ses responsabilités. Le  directeur de l’école s’est opposé à la politique de gestion en  annulant tous les concours faute d’effectifs requis.

La connaissance s’acquiert dans la difficulté, la persévérance, avec l’espoir de voir un avenir meilleur pour nous et ceux qui suivent. Mais est ce le cas ? Il suffit de regarder autour de vous et  reconnaitre que nous laissons un système de soins pourri pour les générations futur. Pourtant nos anciens se sont battus pour obtenir les acquis d’aujourd’hui que nous perdrons demain, si nous restons fatalistes sans croire, sans rien changer ni abolir, il ne faudra pas venir se plaindre quand plus personne ne vous écoutera pas même l’hôpital. L’hôpital de demain sera celui où l’on ne vous soigne pas parce que vous êtes malade mais parce que vous pourrez régler d’avance. Les médecins n’écouteront plus le son de votre cœur mais le doux froissement des billets de banque dans votre porte feuille.

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blouses-rouges
  • Anamnésis est né quelque part dans les années quatre-vingt. De un à cinq ans, il joue à cache cache avec la mort dans les hôpitaux et heureusement pour nous il en réchappe. De cette entrée dans la vie douloureuse nait le désir d’aider autrui, de restituer
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